Un fleuve méditerranéen

Le phénomène cévenol, caractéristique du climat méditerrannéen

C’est sur les pentes des Cévennes que se rencontrent des masses d’air aux températures différentes.

Au contact des Cévennes, où les températures ont bien baissé en ce début d’automne, les petites dépressions, nées au dessus de la Méditerranée, gagnent de l’altitude. Cet air chaud et humide se refroidit alors : par ascendance (butant contre la montagne, cet air léger s’élève naturellement), et par le contact avec les dépressions d’altitude, formées d’un air plus froid… Au fur et à mesure de ce refroidissement, et à un certain point de saturation, cet air se condense, forme de gros nuages (cumulonimbus) qui finissent par libérer de fortes précipitations. C’est le même phénomène que celui de la formation de gouttelettes d’eau sur une vitre, en hiver, quand on s’amuse à y souffler de l’air chaud!

Les Cévennes bloquent alors ces cellules orageuses durant plusieurs heures, ce qui ne fait qu’accroître la quantité d’eau déversée sur les versants…

Crues historiques ou « vidourlades »

Dans les régions méditerranéennes, de grandes quantités d’eau peuvent s’abattre en quelques heures et transformer une rivière en un véritable torrent. Une majorité des événements exceptionnels se produit à l’automne.

Les crues du Vidourle peuvent être à l’origine de noyades, d’inondations d’habitations, de destruction des réseaux d’assainissement, de dégradation des digues, de ponts et de routes. Les dégâts sont d’autant plus importants que les activités humaines sont proches du cours d’eau, c’est-à-dire situées dans le lit majeur.

Les crues très rares sont appelées centennales (en théorie , 1 possibilité sur 100 de se produire chaque année), et pourtant, les dernières observations ont démontré qu’elles pouvait se produire plusieurs fois au cours d’un même sciècle. Les plus fréquentes sont des crues de 2 ou 5 ans, 10 ans.

Les crues historiques, dites « vidourlades », les plus fréquemment citées et en encore présentes dans les mémoires sont celles de 1907, 1933, 1958 et 2002.

Vidourlade de 1907

Vidourlade de 1907

Source : Mairie de Sommières

Vidourlade de 1933

Vidourlade de 1933

Source : Mairie de Sommières

Vidourlade de 1958

Vidourlade de 1958

Source : Mairie de Sommières

Plus récemment, en septembre 1994, décembre 1995, octobre 1996 et en octobre 2001 ont eu lieu 4 vidourlades mémorables. Celles de septembre 2002 fut sans commune mesure avec les précédentes, l’eau du Vidourle et de ses affluents a submergé les barrages ecrêteurs, inondé Sommières sous plus de 4 mètres d’eau et causé des dégâts considérables. Dans la basse vallée lors de cet épisode exceptionnel, le Vidourle avec un débit de 2300m3/s, a détruit tout ou partie du secteur endigué ravageant les communes de Marsillargues, Aimargues, Lunel.  Les dégâts se sont chiffrés à plusieurs millions d’euros.

Crue de Septembre 2002 - Porte du Bourguet à Sommières - US Sommièroise

Crue de Septembre 2002 – Porte du Bourguet à Sommières – US Sommièroise

Source : Mairie de Sommières

Crue de septembre 2002 - Place du marché à Sommières - US Sommièroise

Crue de septembre 2002 – Place du marché à Sommières – US Sommièroise

Source : Mairie de Sommières

Des étiages sévères

En période d’étiage, le débit du vidourle peut devenir très faible, et atteindre 10l/s dans certains endroits. Cette faiblesse du débit peut entraîner des perturbations au niveau  du fonctionnement de l’écosystème (eutrophisation, mortalité).

Une étude sur les volumes prélevables a été réalisée par l’agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse en 2012 qui va déboucher ces prochaines années sur un plan concerté de la ressource afin de réguler les prélèvements sur le vidourle et préserver le caractère naturel et la biodiversité.

Seuil du Moulin d'Aubais à l'étiage

Seuil du Moulin d’Aubais à l’étiage

Château de Boisseron à l’étiage

Fleuve-med_Etiage-au-chateau-de-Boisseron-700x400pxSeuil à l’étiage à Saint Laurent d’Aigouze