Les ouvrages de protection
Contrairement à la partie amont du bassin versant, la basse vallée est endiguée sur une vingtaine de kilomètres. Ces digues s’étendent de la commune de Gallargues jusqu’aux étangs et viennent réduire la mobilité du cours d’eau. Ces ouvrages de protection ont les caractéristiques suivantes :
- – d’une largeur moyenne de 10m à la base et de 5m en haut de talus ;
- – majoritairement en terre ;
- – généralement très végétalisées ;
- – les premières digues datent du Moyen-Age mais la plupart ont été construites entre le XVème et le XIXème siècle.
Les grandes inondations des années 1740-1750 relancent le débat sur l’endiguement. Les ingénieurs et les Etats du Languedoc retiendront une idée novatrice pour l’époque à savoir la fixation de certaines brèches naturelles (déversoirs) ouvertes dans les digues. L’idée était de partager l’eau car les digues ne pouvaient contenir le débit en crue avec pour objectif de limiter et réguler les débordements « non contrôlés » du Vidourle dans la basse plaine, contrôler les débits et donc de réduire le risque inondation et les risques de rupture de digues.
Ainsi, 9 déversoirs dits de Pitot (du nom de l’ingénieur qui les a conçus) sont construits entre 1754 et 1764 sur la rive gauche (commune de Gallargues, entre l’A9 et la voie ferrée).
D’autres points de surverse existent jusqu’en aval du Mas Bornier (Aimargues). Ils se mettent en charge pour une crue décennale (> 800 m3/s), afin de limiter les ruptures et la formation de brèches. En 2001, un point bas a également été aménagé en déversoir, sur la rive droite (en amont de Lunel).
D’autres brèches se sont formées lors des crues notamment en 1958, 1963, 1994, 2000, 2002…. Aussi, depuis 1993, l’EPTB Vidourle a lancé plusieurs travaux de confortement. Suite à la crue de 2002, une étude de modélisation hydraulique des écoulements dans la basse vallée a été réalisée par le bureau d’étude SAFEGE, sous maîtrise d’ouvrage du syndicat. Cette étude a servi de référence à l’élaboration d’un programme hydraulique de traitement de l’ensemble de cette zone dans le cadre du PAPI Vidourle 1 et 2.
En complément de ces ouvrages, suite aux inondations de 2002, l’EPTB Vidourle a défini, également, dans le cadre du PAPI Vidourle et de son parti d’aménagement, la protection immédiate des lieux densément habités par la création des digues de protection rapprochée (ou digues de second rang) dans la basse vallée sur les communes de Lunel, Marsillargues, Gallargues le Montueux et Aimargues. Ces projets sont actuellement à l’étude.